EXPOSITION ÉVÉNEMENT POSE LES DÉFIS DE LA CÉRAMIQUE ITALIENNE MSI SURFACES S’INSTALLE À MASCOUCHE TOUT SAVOIR SUR LES TESTS D’HUMIDITÉ LE MAGAZINE DU COUVRE-PLANCHER PLANCHERS • MURS • PLAFONDS • COMPTOIRS VOUS INFORME DEPUIS DÉJÀ OCTOBRE•NOVEMBRE•DÉCEMBRE 2024 VOLUME 40 NO 4
VOL. 40 NO 4 4 VOL. 40 NO 4 5 Soury Communications ltée 2105, rue de Salaberry Saint-Bruno-de-Montarville (Québec) J3V 4N7 Téléphone : 450 441-4243 sourycom@gmail.com magazinesurface.ca RÉDACTION Jonathan Clavet Alain Fortier Pierre Hébert Bryan Morin Kali Pharand Yves Rivard Marcel Soucy RÉVISION Carole Hébert IMPRESSION Le Groupe Communimedia Ce magazine est imprimé sur un papier certifié FSC® recyclé 30 % postconsommation. TIRAGE 4100 exemplaires DÉPÔTS LÉGAUX Bibliothèque nationale du Canada ISSN1490-8417 Bibliothèque nationale du Québec Envoi de publication Convention no 40027121 Le magazine Surface est l’organe d’information de l’industrie du couvre-plancher au Québec. Il est publié quatre fois par année à l’intention des architectes, fabricants, distributeurs, designers d’intérieur, détaillants, décorateurs et poseurs. Les opinions exprimées par les collaborateurs n’engagent qu’eux-mêmes et les annonceurs conservent l’entière responsabilité du contenu et de la forme de leur publicité paraissant dans la revue. Toute reproduction d’articles ou d’illustrations doit clairement mentionner la provenance de cette information. MOT DE L’ÉDITEUR Un septembre chaud. 6 EXPOSITION Les grands défis de la céramique italienne. 8 Les découvertes de nos invités. 14 CHRONIQUE CENTURA ReStone : 60 % de matières recyclées. 20 ÉVÉNEMENTS Convention AREA Design. 22 Tournoi de golf Flordeco. 46 MSI Surfaces s’installe à Mascouche. 50 PORTRAIT D’ENTREPRISE Couvre-Plancher Supême toujours au sommet. 26 CHRONIQUE DÉTAIL L’IA au service de la construction. 34 CHRONIQUE SCHLUTER De la céramique sur des panneaux de mousse. 38 COUVERTURE Conçue par Mirage, ReStone est la première collection en grès cérame à intégrer plus de 60 % de matières recyclés. En alliant responsabilité environnementale à un design inspiré des paysages naturels, cette gamme de céramiques d’un raffinement unique inaugure une nouvelle ère de la décoration intérieure. Pour en savoir plus, allez à la page 20. DESIGN ET ARCHITECTURE L’architecture à la campagne. 42 CHRONIQUE SIKA Tester le taux d’humidité du béton avant d’y installer un plancher. 52 SOMMAIRE VOUS INFORME DEPUIS DÉJÀ
VOL. 40 NO 4 6 L’automne est une saison très fertile en événements de toutes sortes. L’industrie des revêtements de sol ne fait pas exception à cette règle. J’aimerais, tout d’abord, souligner l’organisation du tournoi de golf Flordeco qui se déroule à chaque année au magnifique parcours Le Mirage à Terrebonne. Chapeau à cette organisation et à tous les participants qui ont réussi à amaser 70 000 $ pour l’organisme Opération Enfant Soleil. À lire et à voir en page 46. AREA Design, un autre regroupement de marchands québécois, profite aussi de l’automne pour organiser sa « convention » annuelle. La centaine de participants à cet événement, étalée sur trois journées, ont parlé affaires, ils ont participé à des activités de loisir et ont eu droit à un excellent souper. À lire en page 22. Toujours en septembre, un important distributeur indien de planchers, de comptoirs, d’aménagement paysager s’installaient officiellement à Mascouche. MSI Surfaces, c’est gros. Depuis sa création en 1975, MSI a généré un chiffre d’affaires annuel de plus de 2,8 milliards de dollars américains et soutient plus de 400 000 emplois dans le monde. À voir en page 50. Finalement, j’ai eu l’immense plaisir de visiter le Cersaie 2024, toujours en septembre, en compagnie des deux sœurs, Valérie et Isabel, de Gauvreau Design. À ce charmant duo s’est joint avec moi Bruno Sévigny, président du conseil d’administration du regroupement de marchands Déco Surfaces et propriétaire de deux magasins, l’un situé à Thetford Mines et l’autre à Sherbrooke. Je vous invite à découvrir leurs coups de cœur des pages 14 à 18. À la demande de la FQRS, le magazine Surface entreprend une série de portraits de détaillants spécialisés en revêtements de sol. Situé en Outaouais, Couvre-Plancher Suprême nous a ouvert ses portes et toute son histoire. À lire en page 26. Pour terminer ce numéro d’automne, Pierre Hébert vous propose un cours de chimie 101 et même 201 sur la façon d’analyser la teneur en humidité d’une dalle de béton quand vient le temps d’y installer un revêtement. À lire à tête reposée en page 52. Marcel Soucy Éditeur UN SEPTEMBRE CHAUD MOT DE L’ÉDITEUR NOS ANNONCEURS Adhésifs Proma p. 32-33 — APDIQ p. 9 — Area Design p. 25 — Beaulieu p. 29 — CBP p. 13 — Centura p. 19 — Daltile p. 7 — Distributions BMB p. 37 — Flordeco p. 49 — FQRS p. 2-3 — Fuzion p. 5 — Goodfellow p. 31 — Index Design p. 61 — La Tuilerie p. 45 — MAPEI p. 17 — Mercier p. 37 — MSI Surface p. 51 — Opération Enfant Soleil p. 36 — Prosol p. 62-63 — Schluter p. 41 — Sika p. 64. XTERIORS STEPWISE MICROBAN LVT — PROSERIES Protège contre l’invisible Les pavés en porcelaine de deux centimètres d’épaisseur offrent un design extérieur tendance en porcelaine ou en pierre d’aspect de bois durable. Parfait pour terrasses et piscines, allées et garages. Résistant aux rayons ultraviolets • Résistant aux taches • Résistant aux rayures • Résistant au gel/dégel • Résine de sel pour dégivrage Prenez le contrôle de votre revêtement de sol avec des carreaux infusés de StepWise. Cette technologie antidérapante exclusive permet d’obtenir des carreaux 50 % plus antidérapants que les carreaux ordinaires. Protégez-vous contre l’invisible avec DEFEND propulsé par Microban, car il tue jusqu’à 99 % des bactéries de surface. Résistants et beaux, nos revêtements en vinyle de luxe (LVF) offrent des looks bois, béton et textile pour les applications commerciales. Profitez-en dès aujourd’hui. De gauche à droite, Bruno Sévigny, Isabel et Valérie Gaudrault et Marcel Soucy.
VOL. 40 NO 4 8 VOL. 40 NO 4 9 Dans le marché compliqué auquel est confrontée l’Europe, le Cersaie – Salon international de la céramique pour l’architecture et de l’ameublement de salle de bain – a répondu aux attentes des entreprises qui ont investi dans ce Salon pour créer une vitrine internationale unique au monde et présenter à leurs clients leurs tout nouveaux produits. La 41e édition du Cersaie, qui s’est tenue à BolognaFiere du 23 au 27 septembre, occupait 15 pavillons, sur un total de 145 000 m², accueillant 606 entreprises exposantes dont 332 du secteur des carreaux céramiques, 91 du secteur de l’ameublements de salle de bain et 183 des secteurs pose, matières premières, nouvelles surfaces et services. La connotation internationale du Salon a été confirmée par les 230 exposants étrangers (38 % du total) et les 25 pays représentés. RESPECTER L’ENVIRONNEMENT ET DEMEURER COMPÉTITIF L’engagement envers les objectifs européens de développement durable est primordial. Cependant, il est essentiel de noter que la mise en œuvre pratique du système menace actuellement l’avenir et la survie de nombreuses entreprises de céramique en Europe. Pour l’industrie de la céramique italienne, qui a déjà réalisé des investissements substantiels pour améliorer l’efficacité des processus et minimiser les impacts environnementaux, il n’existe actuellement aucune solution technologique viable qui permettrait de nouvelles améliorations significatives. Le secteur a atteint un point où les technologies existantes ne peuvent plus entraîner de réductions supplémentaires des émissions à une échelle significative, et la transition vers un vecteur énergétique entièrement décarboné n’est ni réalisable ni prévisible dans un avenir proche pour ces entreprises. Malgré cela, l’industrie italienne reste engagée dans le développement continu de produits et la recherche technologique. Au cours de cette phase de recherche et d’expérimentation, il est essentiel de maintenir la neutralité vis-à-vis des alternatives potentielles afin de trouver les solutions les plus adaptées. IL Y A AUSSI LA CONCURRENCE INTERNATIONALE En plus des grands défis environnementaux, la forte concurrence internationale est un facteur critique pour l’industrie italienne de la céramique, qui exporte plus de 80 % de sa production dans le monde. Le coût élevé de l’énergie en Italie, de trois à quatre fois plus élevé que celui payé par des concurrents de plus en plus féroces d’autres continents, combiné au coût des émissions en constante augmentation (et exclusif à l’Europe), place les entreprises italiennes dans une situation de grave désavantage concurrentiel. Cela menace de forcer les entreprises à délocaliser leurs activités à l’étranger, mettant en péril la survie de nombreuses entreprises et de dizaines de milliers de travailleurs. L’industrie observe déjà des signes de ralentissement des investissements en raison de l’incertitude croissante quant à l’avenir. Dans le rapport intitulé L’avenir de la compétitivité européenne, présenté le 9 septembre à Bruxelles, Mario Draghi a étudié la trajectoire possible de la compétitivité économique de l’Europe et propose des stratégies pour renforcer la position de l’Union européenne au sein de l’économie mondiale. Le rapport souligne le rôle important de la politique commerciale pour aligner les objectifs de décarbonation de l’UE sur la nécessité de maintenir la compétitivité mondiale de l’industrie européenne. De ce point de vue, l’une des principales priorités consiste à uniformiser les règles du jeu dans les secteurs plus exposés à la concurrence déloyale de l’étranger et/ou confrontés à des objectifs de décarbonation plus exigeants que leurs concurrents internationaux — y compris l’application de droits de douane et d’autres mesures commerciales lorsque cela est justifié. En d’autres termes, Draghi recommande aux institutions européennes d’adopter des politiques ou d’appliquer des droits de douane pour garantir que les secteurs fortement exposés à la concurrence internationale (comme l’industrie italienne des carreaux de céramique, un secteur manufacturier italien de premier plan qui génère 83 % de ses revenus à l’exportation) soient en mesure de rivaliser à l’échelle mondiale sur un pied d’égalité. Il souligne que ces secteurs sont confrontés à une concurrence déloyale de la part de producteurs de pays qui non seulement ne respectent CERSAIE LES GRANDS DÉFIS DE LA CÉRAMIQUE ITALIENNE par Marcel Soucy pas les normes européennes en matière de durabilité environnementale et sociale, mais ont déjà été sanctionnés pour pratiques commerciales déloyales. En ce qui concerne le secteur des carreaux de céramique, le non-respect des règles du commerce international est un problème important non seulement avec la Chine mais aussi avec l’Inde, qui a développé une industrie des carreaux de céramique extrêmement énergique ces dernières années. C’est le pays qui a connu la plus forte croissance des exportations vers l’UE au cours des cinq dernières années (une augmentation de 235 % depuis 2018), une période au cours de laquelle la consommation européenne de carreaux de céramique n’a augmenté que de 2 %. En 2023, la Commission européenne a reconnu les pratiques commerciales déloyales de l’Inde en imposant des droits antidumping sur les importations indiennes de carreaux de céramique. Cependant, comme l’indiquent les chiffres ci-dessus, ces mesures n’ont rien fait pour freiner la pénétration agressive de l’Inde sur le marché européen. Après l’imposition de droits, les importations indiennes dans l’UE ont bondi d’environ 67 % (chiffre de 2023), alors même que le marché global s’est contracté d’environ 20 %. En réponse, les institutions européennes ont reconnu que ces mesures étaient inefficaces et ont exprimé leur volonté d’explorer d’autres solutions pour contrer les pratiques déloyales de l’Inde. Au cours de la dernière décennie, la capacité de production de carreaux de céramique de l’Inde est passée de 1,2 à 3,7 milliards de mètres carrés par an, ce qui a permis à l’Inde de gagner une part de marché importante non seulement dans l’UE, mais aussi aux États-Unis et dans le reste du monde. À la lumière de la publication prochaine aux États-Unis de droits antisubventions et antidumping provisoires sur les importations indiennes, qui devraient se situer entre 328 % et 489 %, l’industrie européenne des carreaux de céramique exhorte la nouvelle Commission européenne à mettre également en œuvre des mesures adéquates pour lutter contre la concurrence déloyale au niveau de l’UE.
VOL. 40 NO 4 10 VOL. 40 NO 4 11 CERSAIE La collection Bioterre est née du mariage entre l’Écoconstruction et la technique de construction en terre crue, aussi appelée « terre battue ». Comme la technique du pisé, l’utilisation de différentes terres conduit ensuite à la création de couches de couleurs visibles qui créent une harmonie naturelle. Ces murs, même de 50 cm d’épaisseur, servent à faciliter le stockage thermique. Les six premières couleurs pastel sont : calce, soia, argilla, terra, artico, amla. Ces couleurs s’apparentent à celles de la collection de briques Manufatti pour créer une synergie entre petit format et grand format. Ces nuances de couleurs accompagnent facilement des effets marbres et des effets bois dans une scène personnelle et intime. Stratum réédite, au format 60 cm x 120 cm, la technique du pisé, c’est-à-dire de la terre crue, battue à l’intérieur du coffrage pour créer un équilibre de couleurs naturelles. La décoration est déclinée en deux versions de couleurs pour accueillir toutes les couleurs séparément : les accents chauds sont présents dans la version Stratum Argilla tandis que les nuances froides sont présentes dans la version Stratum Artico. Shapes est née comme un effet tapis-papier peint de formes abstraites fluides aussi bien au sol, au format 120 cm x 120 cm, qu’au mur, au format 60 cm x120 cm. Cette décoration est également réalisée en deux versions : Shapes Argilla, qui représente la version chaude, et Shapes Artico, qui représente la version froide. LA COLLECTION BIOTERRE PAR DEL CONCA Fidèle à une philosophie de design qui encourage la pollinisation croisée créative, la collection ALTEREGO interprète une approche stylistique indépendante et complémentaire des surfaces ABK. La gamme ALTEREGO présente 10 tons tendance sur une surface évoquant les sensations tactiles des résines appliquées à la main. Les couleurs unies soigneusement sélectionnées inspirent des combinaisons de couleurs créatives, des solutions de composition innovantes et des modèles d'installation uniques. Cette polyvalence est encore renforcée par la large gamme de formats, y compris les options modulaires et découpées sur mesure, ce qui en fait un élément remarquable de la collection. Combinaisons et contrastes définissent l'essence de la collection ALTEREGO, où les couleurs unies douces et satinées se marient à une variété de motifs décoratifs. Avec ses nouvelles géométries qui ajoutent une personnalité audacieuse aux murs et aux sols, ABK réaffirme son identité de créateur de carreaux de céramique et sa capacité à trouver un équilibre parfait entre créativité et technologie, portée par la recherche stylistique et l'innovation. LA COLLECTION ALTEREGO PAR ABK
VOL. 40 NO 4 12 VOL. 40 NO 4 13 CERSAIE LA COLLECTION KOINÈ PAR SETTECENTO « Dans le cadre du projet de collaboration avec le Settecento Studio, la recherche s’est concentrée sur la transformation en décoration bidimensionnelle de certaines formes sculpturales caractéristiques et iconiques de l’alphabet de Claudia Carpenito : le demi-cercle imparfait, la ligne oblique et un élément en particulier qui s’inspire des anciennes boucles de vases de la région des Pouilles orientales, la Messapia. Dans cette petite région du monde, il existait une véritable Koinè culturelle, les peuples qui traversaient et habitaient la Messapia se mélangeant aux populations locales, d’abord les Crétois mais plus tard aussi les Romains, créant une stratification culturelle qui a donné naissance à un langage commun, traduit également en termes de production artistique dont les artefacts, sculptures, poteries et bijoux, sont aujourd’hui visibles au musée archéologique d’Egnatia. C’est précisément cette rencontre d’alphabets et de symboles qui a inspiré la collection Koinè, dans laquelle l’artiste/designer Claudia Carpenito a une fois de plus réalisé une synthèse tout à fait personnelle d’un langage ancien, le réduisant à l’essentiel « à emporter avec soi », et à utiliser comme « bagage nécessaire » pour voyager à travers ce temps dans une opération culturelle et linguistique constante entre passé et futur. La marque CuoreCarpenito a été créée en 2018 à Reggio Emilia sous l’impulsion visionnaire de Claudia Carpenito. Les collections de CuoreCarpenito s’inspirent de la signification archétypale du vase en tant que contenant, en infusant des motifs géométriques sur sa surface pour engendrer de nouvelles formes d’interprétation culturelle. Claudia confère à ces géométries pures une signification renouvelée, en enrichissant chaque récipient de détails complexes, de nuances et de récits qui intègrent parfaitement les références historiques et artistiques du paysage culturel italien. Aujourd’hui, la marque CuoreCarpenito est présente dans les principaux magasins et galeries de nombreux pays du monde.
VOL. 40 NO 4 14 VOL. 40 NO 4 15 CERSAIE LA CÉRAMIQUE ITALIENNE DANS L’ŒIL DES SŒURS GAUVREAU Ysabel Gauvreau fonde en 2000 la firme GD et sa soeur Valérie Gauvreau vint la joindre en 2009 en tant que partenaire d’affaires. L’entreprise regroupe à la fois des designers d’expérience et des concepteurs qui sont à l’affût des approches novatrices dans le domaine du design. Gauvreau se distingue par la production de plans complets réalisés sur le logiciel Revit et utilise la plateforme Bim 360, qui facilite la coordination entre les professionnels. L’équipe de Gauvreau est reconnue pour son professionnalisme et son excellent travail de collaboration avec plusieurs grandes firmes d’architecture et d’ingénierie de renom. Notre équipe montre une grande sensibilité dans la compréhension des besoins des clients. La coopération avec eux et les différents corps de métier est mise de l’avant, afin d’assurer une expérience positive tout au long du processus. Ainsi conjointement, nous menons à terme les projets avec la plus grande passion, et ce, de la conception à la réalisation finale. Gauvreau Design s’est bâti une expertise dans le développement de projets diversifiés mixtes au cours des années avec plusieurs promoteurs de renom dans la grande région métropolitaine de Montréal. GD remporte d’ailleurs de nombreux prix de reconnaissance pour ses accomplissements dans le domaine. De plus, la revue Premières en affaires octroie à Ysabel Gauvreau, le prestigieux titre d’une incontournable en affaires immobilières. Impliquées dans leur communauté, les deux sœurs sont toujours à la barre de l’entreprise locale en pleine croissance. Parmi leurs initiatives, notons l’intégration d’œuvres d’artistes locaux ainsi que l’utilisation de créations de designers industriels québécois dans leurs projets. Cette démarche encourage les créateurs locaux et leur donne une visibilité à travers des réalisations immobilières d’envergure à Montréal. ASSOCIATION Récemment, une collaboration avec Annie Gauvreau, basée en Indonésie, mène les trois sœurs à unir leurs forces de chaque côté du globe. Annie G. se joint donc à Gauvreau design pour développer des concepts de villas locatives ainsi que des complexes hôteliers à Bali. Cette magnifique fusion associe Gauvreau Design et toute l’équipe à des projets à l’international! L’Italie est mondialement reconnue comme un leader du design, que ce soit dans l’architecture, le design d’intérieur ou même la mode. On peut dire qu’ils ont une véritable longueur d’avance, notamment grâce à leurs investissements constants dans la recherche et le développement de nouvelles tendances à l’échelle internationale. Cette année, ma sœur et associée Ysabel Gauvreau et moi avons eu la chance d’être invitées par le magazine Surface et l’équipe marketing de Novità à New York pour assister au salon Cersaie 2024 à Bologne en Italie : ce salon est sans doute l’un des meilleurs pour découvrir ce qui se fait de mieux dans l’industrie et rester à la pointe des technologies et des innovations dans notre domaine. Nous avons également eu la chance de croiser plusieurs détaillants québécois, eux aussi à la recherche des nouvelles collections à importer au Québec. Grâce au magazine Surface et à Marcel Soucy, nous avons été transportées dans un univers inspirant. C’est ainsi que, le 23 septembre, nous avons quitté Montréal pour nous rendre à Bologne, en Italie, afin de participer à cet incroyable congrès. SUR LA ROUTE DU CERSAIE Panneaux grand format présentés dans la salle d’exposition de la compagnie Laminam. Avant de nous plonger dans le salon, nous avons eu l’opportunité de visiter l’usine de Laminam, une entreprise italienne spécialisée dans la production de grandes dalles en porcelaine, inspirées des plaques de marbre naturel. Ils se revendiquent comme étant les pionniers dans la production de grands formats de porcelaine. Les produits de Laminam se distinguent par leur polyvalence et leur durabilité, avec des applications aussi bien pour les façades extérieures que pour les revêtements intérieurs, les plans de travail, les sols et les murs. En plus de leur esthétique variée (finitions marbre, bois, métal, etc.), leurs dalles sont très résistantes aux rayures, à la chaleur, aux produits chimiques et aux UV, ce qui les rend adaptées à des usages résidentiels et commerciaux. Ensuite, direction Cersaie, où les nouvelles tendances nous ont immédiatement sauté aux yeux : le grand format s’impose partout, et les formats standards comme le 12 po x 24 po sont en voie de disparition. Toutes les compagnies visitées présentaient des collections allant dans ce sens. Les textures inspirées de la pierre naturelle, les motifs terrazzo et les teintes chaudes restent omniprésentes. Grâce à des technologies de plus en plus sophistiquées, il est maintenant possible d’utiliser des porcelaines grand format aussi bien pour les sols, les murs que les comptoirs. La plupart des entreprises proposent différentes épaisseurs, nous offrant une grande liberté créative pour réaliser des projets harmonieux avec une seule collection, allant des planchers aux murs, en passant par les comptoirs et même les lavabos. Le seul véritable obstacle est l’imagination. Designers d’intérieur et architectes, c’est à nous de sublimer ces matériaux pour en tirer le meilleur. Un de nos coups de cœur a été la compagnie Pastorelli, qui a présenté un kiosque sobre et élégant, mettant en scène ses collections de pierre naturelle grand format avec des textures et finitions variées, comme des looks vieillis ou de petits morceaux d’agrégats avec un mélange de finitions mates et texturées. Les gris sont plus chauds, les beiges plus présents, et les couleurs pastel vibrantes. Les textures de pierre, comme le calcaire et le grès, sont déclinées dans des combinaisons de couleurs chaudes. Nous avons adoré. La compagnie Gypsum a également retenu notre attention. Spécialisée à l’origine dans les moulures traditionnelles en plâtre, elle a évolué pour offrir des produits architecturaux tels que des panneaux de cloisons, des faux plafonds et des éléments décoratifs. Leur design est moderne, avec des coloris sobres et
VOL. 40 NO 4 16 VOL. 40 NO 4 17 CERSAIE des reliefs inversés particulièrement intéressants. Gypsum se distingue par son engagement envers la qualité et l’innovation, proposant des solutions durables, légères, faciles à installer, tout en répondant aux besoins contemporains, notamment en isolation acoustique et thermique. Le processus de fabrication est respectueux de l’environnement, avec l’utilisation de matériaux recyclés, faisant de Gypsum un choix écologique. La compagnie Decoratori Bassanesi, quant à elle, a collaboré avec la designer italienne Federica Biasi pour créer la Kimono Collection et la WA Collection. Inspirée des kimonos japonais traditionnels, la collection Kimono fusionne culture orientale et design contemporain italien. Elle propose des carreaux de petit format (5 cm x15 cm et 15 cm x15 cm) déclinés en huit couleurs, avec des finitions variées allant du mat au soyeux, jusqu’aux surfaces texturées. Ces variations permettent d’explorer des motifs monochromes sobres ou des combinaisons plus audacieuses, créant des effets visuels uniques. La Collection WA, qui signifie « équilibre » et « harmonie » en japonais, se distingue par un design minimaliste. Son motif de vagues, initialement pensé sous forme de mosaïque, a été adapté pour créer des carreaux en céramique qui reproduisent cet effet de manière plus simple. La collection est élégante et épurée, et elle a d’ailleurs remporté le prix Cersaie 2024. Félicitations! En conclusion, le Cersaie est un salon de design enrichissant : des milliers de pas pour découvrir les nouvelles tendances, des rencontres inoubliables et une multitude d’idées créatives à rapporter avec nous au Québec. Le cœur et les yeux pleins d’inspiration, nous nous replongeons dans la création de nos projets avec un petit bout d’Italie en nous. Ciao Bologne, à la prochaine fois! Un grand merci au magazine Surface, à Marcel Soucy et à toute l’équipe de Novità NY pour cette expérience extraordinaire.
VOL. 40 NO 4 18 VOL. 40 NO 4 19 CERSAIE UN MARCHAND AU CERSAIE Bruno Sévigny est l’un des membres fondateurs de la grande famille Déco Surfaces depuis 47 ans et il en est actuellement le président. Déco Surfaces est le plus grand regroupement de marchands indépendants de couvre-planchers de l’Est du Canada. Il est aussi propriétaire de deux boutiques de couvre-planchers et décoration. La première est située à Thetford Mines, une entreprise familiale qui a vu le jour en 1972 sous le nom de Tapis Sevigny et est maintenant nommée Déco Surfaces Sevigny. La seconde, Déco Surfaces Plancher Projet Design, est située à Sherbrooke et en exploitation depuis deux ans. En septembre dernier, j’ai eu l’occasion de visiter Cersaie, le prestigieux salon international de la céramique et des aménagements de salle de bain, qui s’est tenu à Bologne, en Italie. L’événement a rassemblé des professionnels du monde entier, créant une atmosphère vibrante de découverte et d’innovation. TENDANCES OBSERVÉES Cette année, plusieurs tendances majeures ont émergé : Matériaux écologiques. Une forte focalisation sur la durabilité, avec des produits fabriqués à partir de matériaux recyclés et des processus respectueux de l’environnement. Designs biophiliques. L’intégration de la nature dans le design d’intérieur, avec des motifs organiques, des couleurs terreuses et des textures naturelles. Technologie Intelligente. L’incorporation de la technologie dans les salles de bain, telles que les douches intelligentes et les miroirs connectés, offrant une expérience utilisateur améliorée. Inspirations créatives. L’innovation ne s’arrêtait pas aux produits exposés. Voici quelques idées créatives que j’ai trouvées particulièrement inspirantes. Mosaïques interactives. Des mosaïques qui changent de couleur ou de motif en fonction de la température ou de l’humidité, ajoutant une dynamique visuelle unique à l’espace. Éclairage ambiant. Utilisation de l’éclairage LED pour créer des ambiances sur mesure, transformant les salles de bain en véritables sanctuaires de relaxation. Murales Artistiques. Des collaborations entre artistes et fabricants de carreaux pour créer des œuvres d’art murales personnalisées, apportant une touche d’unicité et d’élégance. CONCLUSION Cersaie 2024 a été une mine d’or d’inspirations et de nouvelles idées pour le design et l’aménagement intérieur. Les tendances observées et les innovations présentées montrent une industrie en constante évolution, prête à répondre aux défis contemporains avec créativité et engagement envers la durabilité.
VOL. 40 NO 4 20 VOL. 40 NO 4 21 CHRONIQUE CENTURA exclusives (Naturel, Brossé, Structuré), qui permettent de s’adapter à toutes les envies et aux exigences des projets modernes. Mirage démontre que luxe et écologie peuvent coexister en parfaite symbiose, offrant ainsi des solutions de revêtement qui allient écoresponsabilité et esthétisme. Mirage propose également des options décoratives uniques qui ajoutent une touche d’originalité et de sophistication à chaque projet : — Line : un design géométrique en relief pour un effet dynamique et raffiné. — Arrow : des motifs travaillés qui apportent du caractère et une dimension artistique à vos espaces. — Hammered : une texture inspirée des pierres martelées traditionnelles, créant un effet visuel intemporel et robuste. Ces combinaisons décoratives, en format 60 x 120 cm et d’une épaisseur de 8 mm, offrent aux architectes et designers une liberté créative sans compromis. Chaque élément de ReStone incarne l’élégance tout en révélant une personnalité propre qui transforme chaque pièce en un lieu unique et raffiné. En choisissant ReStone, vous adoptez une solution qui conjugue beauté et engagement environnemental. La première collection de céramique innovante qui réduit les déchets en intégrant plus de 60 % de matières recyclées et contribue à une utilisation plus respectueuse des ressources naturelles. Plus qu’un simple choix esthétique, optez pour une collection qui honore des valeurs écoresponsables sans renoncer à un design raffiné et prestigieux. ReStone n’est pas simplement une collection de céramiques, c’est une vision pour l’avenir de la décoration intérieure. En intégrant des matériaux recyclés tout en conservant une esthétique inspirée de la nature, cette céramique incarne le luxe durable et contribue à créer des intérieurs beaux, responsables et durables. Mirage invite ainsi chaque client à faire un choix conscient en faveur de l’environnement, tout en créant des espaces de vie qui se démarquent par leur beauté intemporelle. BRYAN MORIN OCCUPE DE NOUVELLES FONCTIONS EN TANT QUE DIRECTEUR DES VENTES COMMERCIALES CHEZ CENTURA. IL EST DEPUIS 2003 DANS LE SECTEUR DES REVÊTEMENTS DE SOL, ET DEPUIS JANVIER 2015 IL OCCUPAIT LE POSTE DE DIRECTEUR TECHNIQUE. EN RAISON DE SES COMPÉTENCES TECHNIQUES, L’ORGANISATION DES FORMATIONS SUR LES PRODUITS PROPOSÉS CHEZ CENTURA, MAIS AUSSI DE SES INTERACTIONS ET COLLABORATIONS AVEC LES FABRICANTS, CLIENTS ET EMPLOYÉS, BRYAN EST UN EXPERT QUI CONTRIBUE À L’ÉVOLUTION DU MARCHÉ EN Y APPORTANT TOUJOURS UNE DIMENSION HUMAINE ET PERSONNALISÉE. Conçue par Mirage, ReStone est la première collection en grès cérame à intégrer plus de 60 % de matières recyclées. En alliant responsabilité environnementale à un design inspiré des paysages naturels, cette gamme de céramiques d’un raffinement unique inaugure une nouvelle ère en matière de décoration intérieure. Par son engagement écologique, ReStone témoigne de l’équilibre parfait entre l’esthétique intemporelle et la durabilité. Cette collection est bien plus qu’un simple revêtement : c’est une vision pour l’avenir de l’habitat responsable. La beauté de ReStone réside dans son harmonie avec les éléments naturels. Cette collection intègre des pierres calcaires finement sélectionnées pour leur authenticité et leur texture brute. Les surfaces granuleuses de ReStone évoquent des paysages sablonneux, répandant ainsi dans l’espace une profondeur lumineuse et un effet marbré subtil. Que vous aménagiez une salle de bain moderne, un salon chaleureux ou une cuisine épurée, ReStone apporte une touche d’élégance naturelle qui s’harmonise parfaitement avec une esthétique contemporaine. L’ÉLÉGANCE DURABLE: QUAND LE RECYCLAGE RENCONTRE LE LUXE ReStone se démarque par une approche novatrice : l’association du recyclage et du design luxueux et épuré. Offerte dans cinq couleurs naturelles soigneusement sélectionnées, cette collection propose des formats variés et trois finitions RESTONE : LA BEAUTÉ DE L’ÉLÉGANCE NATURELLE, RESPONSABLE ET DURABLE
VOL. 40 NO 4 22 VOL. 40 NO 4 23 Du 13 au 15 septembre dernier, les fidèles membres du réseau de détaillants de couvre-planchers AREA DESIGN ont participé à la quatrième édition de leur convention annuelle, qui a eu lieu en plein cœur du Vieux-Montréal. Plus de 100 participants, venus pour échanger et renforcer leurs liens d’affaires, ont été émerveillés par la beauté de ce point de rencontre, à la fois contemporain et urbain, au Humaniti Hôtel Montréal, ainsi que par les parcours sélectionnés pour les sorties en groupe, favorisant l e réseautage. Dès le vendredi soir, les invités se sont rendus à la Brasserie 701, le restaurant du luxueux et renommé Hôtel Place d’Armes, exclusivement réservé aux participants de la convention pour un souper chic et festif qui, grâce à une température clémente typique du mois de septembre, s’est terminé sur le toit-terrasse du Humaniti. La vue spectaculaire du Vieux-Montréal a été appréciée de tous, créant une ambiance conviviale et inspirante comme coup d’envoi pour ce week-end de convention. Le samedi matin a débuté par une séance de travail à huis clos réservée aux détaillants du réseau, suivie d’une exposition des fournisseurs partenaires. Ces derniers ont pu présenter leurs dernières innovations, permettant aux détaillants de découvrir les nouveautés du marché et de bénéficier de conditions exclusives. Cette rencontre a également été une excellente occasion pour les membres de poser leurs questions aux représentants, UNE QUATRIÈME ÉDITION EN VOGUE POUR LA CONVENTION ANNUELLE D’AREA DESIGN de renforceir leurs liens d’affaires et d’approfondir leurs connaissances sur les tendances actuelles. En après-midi, le programme a offert des activités de groupe, parmi lesquelles une croisière sur le fleuve Saint-Laurent, de la tyrolienne, un tour de la grande roue et un passage au Musée de l’illusion. Ces activités ont ravi les convives, atteignant un taux de participation de 100 %. Elles ont permis aux invités de profiter de la richesse culturelle et architecturale de Montréal tout en s’accordant une pause récréative dans leur programme chargé. Le samedi soir, point culminant de la convention, s’est déroulé avec un élégant souper-gala où les participants ont savouré un dîner raffiné préparé par un chef français de renommé. La soirée s’est poursuivie dans une ambiance festive grâce à une DJ réputée, qui a animé la piste de danse, ainsi que sur une terrasse sur le toit du 20e étage de l’hôtel Monville, voisin du Humaniti. Les invités ont profité de ce moment pour se divertir et célébrer les succès de l’année dans une atmosphère conviviale et élégante. La convention s’est poursuivie le dimanche matin avec la finalisation des échanges commerciaux lors d’une dernière exposition, permettant aux détaillants de conclure leurs négociations et de poser leurs dernières questions. Après une ultime rencontre à huis clos, les membres d’AREA DESIGN ont terminé leur week-end sur une note conviviale, se donnant rendez-vous pour l’année prochaine. Cette convention a été un succès, alliant sessions professionnelles, découvertes de nouvelles tendances et moments de détente au cœur du Vieux-Montréal. Le réseau AREA DESIGN continue de démontrer sa capacité à innover en offrant à ses membres et partenaires une expérience enrichissante et mémorable, où le professionnalisme et l’esprit d’équipe sont au rendez-vous chaque année. CONVENTION AREA DESIGN
VOL. 40 NO 4 24 VOL. 40 NO 4 25 CONVENTION AREA DESIGN
VOL. 40 NO 4 26 VOL. 40 NO 4 27 PORTRAIT D’ENTREPRISE Avec plus de cinquante années de bons produits et services offerts dans la région de Gatineau, Couvre-Plancher Suprême se pose comme une référence dans la vente et l’installation de revêtements de sol, et ce, non seulement en raison de sa large gamme de produits, mais aussi dans sa vision d’affaires lui ayant permis de traverser d’importantes turbulences socioéconomiques et d’en sortir plus forte, toujours plus en synchro avec sa clientèle constituée d’entrepreneurs, de rénovateurs, de clients résidentiels et d’autoinstallateurs. Surface débute ici une série de portraits visant à souligner l’esprit entrepreneurial des commerçants indépendants. Lisez ce qui suit pour vous en convaincre… « Tout a débuté en 1973, date à laquelle mon père, Bernard Durivage, décide de fonder l’entreprise que l’on connaît aujourd’hui, rappelle François Durivage. Sur la recommandation d’un représentant en vente de porte à porte connaissant bien la région, qui remarque l’absence de commerce spécialisé dans la vente au détail de tapis et de prélart, il se lance dans cette belle aventure avec une vision différente pour la région de l’Outaouais et de l’époque. » En effet, l’entreprise, qui compte alors une superficie de 1 500 pieds carrés au sein du magasin de meubles situé au 766, rue Saint-Joseph, se distinguera en offrant le plus vaste choix de produits possibles et, fait peu courant à l’époque, en misant sur la publicité afin de rejoindre facilement les consommateurs. Le succès étant au rendez-vous, Bernard Durivage se porte acquéreur d’une plus grande aire et double ainsi la superficie à 3 000 pieds carrés, puis à 6 000 pieds carrés. « Couvre-plancher Suprême y restera pendant 27 ans, note François Durivage. L’entreprise comptait alors mon père et ma mère, quatre représentants aux ventes et deux coupeurs. Trois installateurs étaient aussi rattachés au commerce. Les trois fils des propriétaires, dont moi, venaient aussi aider à préparer les commandes après l’école. C’était vraiment une entreprise familiale. ». GESTION DE LA CROISSANCE En quelques années seulement, le modèle d’affaires de Couvre-Plancher Suprême gagne tellement en popularité que PLANCHER SUPRÊME TOUJOURS AU SOMMET par Yves Rivard la direction songe à élargir son offre, à offrir d’autres points de vente. François Durivage explique : « Une bonne partie de notre réputation passée et actuelle vient de notre inventaire, de notre capacité à répondre rapidement aux besoins. Il est donc décidé de maximiser notre capacité d’inventaire et de service. En 1979, une seconde succursale de 7 000 pieds carrés ouvre ses portes à Templeton, un village aujourd’hui fusionné à Gatineau. Puis, une troisième bannière Suprême, d’une aire d’environ 6 000 pieds carrés, est lancée à Pointe-Gatineau en 1981. Une dizaine d’employés s’affairent au quotidien dans chacune d’elles. Notre équipe d’installateurs desservait les trois commerces. » INNOVATION ET SERVICE-CONSEIL EN INSTALLATION Si se rendre en succursale et dénicher le produit qui répond à ses attentes et à son budget est certainement plaisant, bénéficier en plus de l’expérience de professionnels en mesure d’accompagner le client dans son autoinstallation de revêtements de sol en est certainement une d’un autre niveau. C’est précisément le cas de Couvre-Plancher Suprême dont l’approche client ne se limite pas à la simple offre et à l’installation de revêtements de sol. « Au fil des décennies, l’entreprise s’est toujours adaptée aux époques et aux marchés, souligne M. Durivage. Ainsi, lorsque les grandes surfaces ont commencé à s’installer dans le paysage commercial, plus précisément au début des années 2000, tous les commerçants indépendants ont senti la menace de disparition annoncée qui planait. Chez Couvre-Plancher Suprême, il a plutôt été question de réfléchir à ce qui représenterait une grande valeur ajoutée par rapport à ces grandes surfaces. Il est rapidement apparu que la relation avec le client constitue le premier avantage des marchands indépendants. Ensuite, nous avons commencé la vente de produits de céramique et de bois franc. Comme notre équipe se rendait souvent chez les propriétaires de maison pour mener des évaluations, il a été décidé d’optimiser notre expérience client en accompagnant directement le consommateur dans son projet d’autoinstallation. » Il poursuit : « Comme bien des spécialistes, Suprême offre un excellent service d’installation clé en main. Mais là où la bannière se distingue clairement tient dans le fait que nous accompagnons également nos clients soucieux de tenter l’expérience d’installer eux-mêmes leur recouvrement. En effet, nous leur offrons la possibilité d’être coaché sur place par un technicien qui leur dictera les bonnes règles à suivre et ainsi leur donnera la confiance nécessaire à une autoinstallation de qualité. Cette approche leur permet d’économiser sur l’installation, et d’ainsi investir davantage dans la qualité des produits. Nous sommes la seule entreprise de couvre-planchers en Outaouais à offrir aux consommateurs des visites de contrôle de qualité en cours d’installation, afin de pallier sur-le-champ à toute éventualité. L’engagement Suprême, c’est aussi cela », précise François Durivage. Un grand succès que plusieurs autres commerçants tenteront d’imiter avec différents degrés de succès. M. Durivage précise du même coup que les enseignes ayant décidé d’affronter les grandes surfaces seulement sur la base du prix n’existent plus aujourd’hui. Impossible d’en douter : l’initiative de cette approche démontre encore une fois la pertinence de la vision d’affaires en place chez Couvre-Plancher Suprême, plus précisément à la suite du rachat de l’entreprise par François Durivage et du contrôleur financier Michel Richard, en juillet 1999.
VOL. 40 NO 4 28 VOL. 40 NO 4 29 CRISE FINANCIÈRE ET PANDÉMIE : DEUX TEMPS, DEUX TESTS Après à ce premier test de gestionnaire, une seconde épreuve vient redessiner le portait économique nord-américain, la bien-nommée crise financière de 2008. À cette époque, l’entreprise s’est restructurée à la suite d’un incendie ayant détruit le commerce de Templeton. Toutes les activités sont rapatriées à une même adresse, plus précisément au 613, boulevard Saint-Joseph, toujours à Gatineau. La superficie passe alors à 10 000 pieds carrés, aire à laquelle s’ajoute un entrepôt de 4 000 pieds carrés. Lorsque la crise de 2008 frappe et que l’industrie du détail écope de l’onde de choc des magouilleurs financiers états-uniens, Couvre-Plancher passe rapidement en mode proactif. M. Durivage à ce sujet : « L’idée était de couper dans les frais afin de conserver toute l’équipe en place. Il faut savoir que l’entreprise compte des employés avec 20, 25 et 30 années de service. Notre vision familiale des affaires rendait impossible l’idée de se départir de l’un d’eux. Ça n’a certainement pas été nos meilleures années, mais nous sommes passés à travers indemnes. ». Arrive ensuite cet épisode qui allait rebrasser les cartes de la gestion d’entreprise de détail, encore une fois, mais de manière beaucoup plus radicale, beaucoup plus intense, forçant souvent les gestionnaires à revoir leur stratégie de façon hebdomadaire. Michel Richard, CPA de formation et alors copropriétaire avec François Durivage, affronte la première vague de turbulences d’un marché qui ralentit, puis s’arrête presque totalement. « L’administration étant ma grande force et celle de François étant la gestion d’employés et des ventes, nous nous complétions assez bien. J’étais plutôt bien outillé pour agir en fonction des annonces gouvernementales : chômage, PCU, etc. Mon objectif a toujours été qu’aucun employé ne rate un paiement, que les paies soient déposées en temps et en heure. » M. Durivage ajoute à ces propos en termes de gestion active : « En ces temps de crise, Couvre-Plancher Suprême a su tirer parti de ses trois grands secteurs d’activité, qui sont autant de forces commerciales : le volet Assurance, qui répond aux demandes résultant de sinistres; le volet Rénovation – Résidentiel, et le volet Commercial. Ainsi, lorsque la pandémie et les confinements sont arrivés, le volet Résidentiel était naturellement immobilisé, ça ne bougeait pas. Toutefois, en vertu des règles gouvernementales instaurées, l’entreprise était en mesure de répondre aux demandes des volets Assurance et Commercial. Ce qui nous a permis de tourner, au ralenti peut-être, mais de poursuivre nos activités, d’avoir des entrées d’argent. Cela nous a aussi permis de réaliser des projets commerciaux de plus grande envergure et de resserrer des liens avec plusieurs entrepreneurs. ». En plein milieu de la crise, en 2021, François Durivage décide de se retirer et vend ses actions à Michel Richard et à deux membres de la relève, David Schreiner, directeur technique, et Sébastien Pichette, directeur des ventes. À cette époque, plusieurs commerçants indépendants décident de se lancer dans la vente en ligne de revêtements de sol, question de stimuler les ventes et de répondre à la forte demande émanant du secteur de la rénovation résidentielle. Mais M. Richard hésite pour les raisons suivantes : « Lors de nos échanges avec d’autres détaillants de notre regroupement d’achats, nous constations que plusieurs se lançaient dans les plateformes de vente en ligne. Pour Couvre-Plancher Suprême, l’achat de revêtements de sol demeure une expérience principalement humaine et sensorielle : interagir avec un représentant humain, à même de conseiller et de suggérer des solutions, toucher des textures, voir des couleurs sur place, etc. À cet effet, l’entreprise a décidé d’attendre et de constater les résultats d’une telle démarche. Au sortir de la pandémie, cela ne semble pas avoir été très profitable pour ces entreprises, surtout en rapport avec tout ce qui a été investi en temps et en argent. Reposer la question aujourd’hui serait PORTRAIT D’ENTREPRISE
VOL. 40 NO 4 30 VOL. 40 NO 4 31 peut-être plus pertinent, et la réponse serait peut-être un peu différente. » Loin de minimiser les possibilités découlant de l’utilisation d’Internet, François Durivage prend bien soin de noter ceci : « L’entreprise fonctionne de plus en plus selon la formule de prise de rendez-vous. Les gens visitent le site de Couvre-Plancher Suprême et prennent un rendez-vous en ligne selon leur disponibilité. Automatiquement, un conseiller de l’entreprise est assigné à cette visite. Ce modus operandi a réussi à contrôler le débit dans le magasin tout au long de la pandémie. Et encore aujourd’hui, lorsque le client arrive au magasin, il est aussitôt pris en charge par le conseiller assigné. » UNE VISION ENTREPRENEURIALE À 360 DEGRÉS Relever le défi du service à la clientèle en temps de confinement, c’est déjà un grand accomplissement. Mais, celui-ci ne peut se réaliser sans un approvisionnement régulier. Or, en temps de rupture de la chaîne d’approvisionnement, de conteneurs perdus, abandonnés un peu partout en Europe ou bloqués dans des embouteillages monstres dans les différents ports, notamment Vancouver et Los Angeles, comment Couvre-Plancher Suprême a-t-elle réussi à maintenir son service, à livrer? « En collaborant étroitement avec nos fournisseurs, explique M. Durivage. On se tenait au courant, de façon hebdomadaire, des inventaires. Souvent, un d’entre eux nous contactait pour expliquer que tel ou tel produit tomberait bientôt sous tel niveau de disponibilité ou nous indiquait des produits alternatifs, ce qui nous permettait de contacter nos clients et entrepreneurs et de les leur proposer. Dans la très grande majorité des cas, nos clients ont toujours été satisfaits. Et il nous est parfois arrivé de ne pas faire d’argent sur la vente, l’important étant plutôt la satisfaction du client. » Et comme le rappelle Michel Richard, « les clients étaient ouverts aux possibilités, ils savaient que c’était la nouvelle norme partout, pas seulement dans le revêtement de sol ». Cela dit, depuis la fin des mesures sanitaires, le marché s’est-il finalement stabilisé? Est-il revenu à un niveau proche de l’avant-pandémie? Ou l’inflation rampante et la hausse des taux d’intérêt sont-ils venus, encore une fois, changé la donne? Le boom enregistré pendant les années COVID pour la rénovation a-t-il revu à la baisse les prévisions de vente? Tant de questions pour peu de réponses possibles. « À ce jour, l’année 2024 est la première où l’on constate une baisse, note M. Richard. Les achats ont probablement été condensés pendant cette période de boom. On se retrouve aujourd’hui plutôt dans les moyennes pré-COVID / début de COVID. Comme mentionné plus avant, Couvre-Plancher Suprême tire profit de l’avantage de la diversification de ses activités, ce qui lui permet toujours de se réajuster aux demandes courantes du marché. D’un autre côté, une accalmie, ou plutôt un retour à la normale, fait beaucoup de bien à nos employés, ces derniers ayant été tellement sollicités depuis bientôt presque cinq ans. » INNOVATION, FORMATION, VISION « Il va sans dire que l’approche client de Couvre-Plancher Suprême sera toujours axée sur le respect et toujours orientée vers les solutions, argue François Durivage. Mais depuis mon départ à la retraite il y a un an, la nouvelle équipe de direction apporte une nouvelle énergie, une volonté d’excellence qui arrive juste à temps pour reprendre le flambeau et projeter l’entreprise vers le futur, vers les nouvelles manières de gérer et d’opérer. Des gens intelligents qui connaissent le marché, qui désirent réussir et pour qui l’innovation est importante. Pour l’avenir de la compagnie, c’est très positif. » Afin d’assurer une harmonie des pratiques et de créer un contexte propice à l’innovation, toujours garante du succès des entreprises modernes, Michel Richard précise : « La compagnie n’hésite pas à envoyer les employés suivrent des formations de pointe portant sur les nouveaux produits, sur les nouvelles méthodes d’installation, à fréquenter plusieurs salons commerciaux, tels que Surface Event à Las Vegas, et à assister aux rencontres propres au groupe Area Design, un regroupement de détaillants dans le domaine du couvre-plancher et ayant pignon sur rue au Québec et en Ontario. C’est très important pour eux et incontournable pour le présent et le futur de la compagnie. » « Ces jeunes désirent être dans la mouvance des produits et services, ou encore mieux, à l’avant-garde. Cette nouvelle équipe qui me succède, et qui succédera un jour à Michel, garantira pour cette nouvelle ère la même vision qui animait celle de mon père, Bernard Durivage, il y a plus de 50 ans », confie François Durivage. PORTRAIT D’ENTREPRISE
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