Magazine Surface Vol. 40 No 4

VOL. 40 NO 4 58 VOL. 40 NO 4 59 pourraient ne pas être bénéfiques. • Les températures supérieures à 18 °C sont bénéfiques pour faciliter le mouvement de l’humidité. • Des températures inférieures à 18 °C sont corrélées à une pression de vapeur plus faible dans le béton; le béton froid entre en compétition avec l’air sec et réduit la différence de pression de vapeur. - Une faible pression de vapeur dans l’air combinée à une faible pression de vapeur dans le béton crée une différence de pression de vapeur plus petite, ce qui entraîne une désorption plus lente. - Une faible pression de vapeur dans l’air combinée à une pression de vapeur élevée dans le béton crée un différentiel de pression de vapeur plus important, ce qui entraîne une désorption plus rapide. - Perméance : La perméance du béton est faible et constitue le dernier facteur déterminant relatif à la vitesse de déplacement de l’humidité. Elle est essentielle pour estimer la quantité d’énergie nécessaire pour influencer le différentiel de pression de vapeur. - L’épaisseur du substrat de béton modifie la vitesse à laquelle l’humidité se déplace à travers le béton par action capillaire. Plus l’eau doit traverser le béton jusqu’à la surface, plus le béton devra sécher longtemps. - La perméance du béton est également influencée par la construction de l’assemblage; par exemple, les dalles suspendues qui sont exposées à l’air des deux côtés sécheront plus rapidement que les dalles au sol ou les dalles suspendues à tablier métallique composite/béton qui ne peuvent sécher que sur une seule surface. LIMITES DU PROCESSUS D’ÉLIMINATION DE L’EXCÈS D’HUMIDITÉ Les lignes directrices présentées ici nécessitent la participation d’un inspecteur spécialisé dans le domaine de l’humidité ou d’un spécialiste de la restauration expérimenté et certifié par l’ICRI ou l’IICRC, qui connaît bien les conditions touchant le potentiel de séchage du béton et comprend l’effort requis pour obtenir les conditions d’humidité recommandées par les fabricants de revêtements de sol. • L’effet de rebond d’humidité décrit la tendance au mouvement de l’humidité dans une dalle de béton située sur un sol frais ou froid dont la surface supérieure du béton est chauffée, ce qui signifie que la surface inférieure reste froide contre le sol. L’humidité de niveau intermédiaire peut se déplacer vers la région plus froide et à plus faible pression de vapeur, puis revenir ou « rebondir » vers la surface après séchage et refroidissement de la dalle de béton. - L’application de chaleur dans cette situation peut ne pas résoudre les problèmes contribuant aux problèmes d’humidité, car une fois la chaleur éliminée, l’humidité qui a été entraînée dans la partie inférieure et plus froide de la dalle retournera à la surface une fois la chaleur éliminée. • La surface supérieure plus sèche de la dalle de béton ramènera l’humidité à la surface après le refroidissement de la dalle en quelques jours ou semaines et peut conduire au retour de conditions d’humidité qui endommagent l’installation des produits de revêtement de sol. • L’application des contrôles de chaleur, de débit d’air et d’humidité doit être équilibrée et ajustée aux conditions propres au site et nécessite une planification et une notification préalables. - Dans cette situation, le temps constitue à la fois une aide et un obstacle, car éliminer suffisamment d’humidité en excès pour créer une teneur en humidité d’équilibre peut prendre des mois plutôt que des jours. • La gestion et l’atténuation de l’excès d’humidité doivent faire partie du programme de gestion de la qualité du constructeur et être déployées bien avant la venue de l’installateur de revêtements de sol sur le site. • Les processus d’atténuation de l’humidité ne doivent pas être considérés comme une solution « miracle » en l’absence d’un plan de protection du béton établi. • Le béton plus ancien ou plus perméable est plus sujet à « l’effet de rebond de l’humidité » que le béton plus récent ou moins perméable. Le béton plus récent ou moins perméable ne transporte pas l’humidité aussi efficacement, ce qui signifie qu’un retour de conditions d’humidité nocives est plus probable dans des bétons plus anciens et plus perméables. • Les tests ASTM F1869 TEVE (chlorure de calcium) montreront des taux d’évaporation plus élevés (faux négatifs) qu’ils ne le devraient, ce qui peut confirmer de manière incorrecte que le processus de séchage fonctionne. • Les tests ASTM F2170 HR (sonde) peuvent entraîner des résultats HR artificiellement bas (faux positifs), ce qui peut également se produire lorsque les tests sont effectués trop tôt après l’élimination de la chaleur. - L’humidité créée par la construction peut être quatre (4) à cinq (5) fois supérieure à celle que le bâtiment connaîtra pendant une occupation normale et peut prendre environ deux ans avant qu’un bâtiment atteigne la teneur en humidité d’équilibre lorsque la température et l’humidité ne sont pas prises en compte dans le cadre du processus de construction. Cela peut expliquer les défaillances du revêtement de sol liées à l’humidité qui se produisent après le début de l’occupation du bâtiment. CONCLUSION Du point de vue des fabricants : La plupart des fabricants de revêtements de sol exigent l’utilisation de l’humidimètre électronique ASTM F2659 après que les tests de taux d’émission de vapeur d’humidité (ASTM F1869) ou d’humidité relative (ASTM F2170) ont été effectués et ont montré des conditions d’humidité acceptables. Certains fabricants de revêtements de sol accepteront les tests d’observation électronique d’humidité ASTM F2659 comme observation préliminaire pour établir que les substrats en béton sont prêts pour les tests destructifs ASTM F1869 ou ASTM F2170 requis par les fabricants avant l’installation de leurs produits de revêtement de sol. On note que quelques fabricants de revêtements de sol exigent que les tests ASTM F1869 et aussi ASTM F2170 soient effectués avant l’installation de leurs produits de revêtements de sol. Du point de vue des constructeurs : Le constructeur effectue les observations de l’humidimètre électronique ASTM F2659 à intervalles réguliers pendant la construction, une fois que les exigences structurelles du béton ont été respectées. Il peut également enregistrer et tenir à jour un journal des tendances des conditions de séchage et de mouillage dans le cadre de ses journaux de construction quotidiens et a la capacité de mettre en œuvre des procédures de séchage supplémentaires ou des mesures d’atténuation du béton (revêtements appliqués) reconnues dans les meilleures pratiques A11 bien avant le début de la planification des travaux effectués par les installateurs de revêtements de sol lorsque les journaux indiquent des conditions d’humidité qui peuvent ne pas respecter les tolérances d’installation des fabricants de revêtements de sol. C’est aussi le constructeur qui contrôle et coordonne les activités de construction associées au substrat de béton et est tenu de fournir une dalle de béton acceptable à l’installateur du revêtement de sol et d’effectuer des tests associés à la validation des performances du substrat de béton. Il est également responsable de la correction des substrats en béton hors tolérance, ce qui peut nécessiter l’utilisation de personnel et d’équipements spécialisés pour le séchage du béton, ou d’autres procédures d’assainissement telles que le recouvrement des substrats en béton avec un revêtement résistant à l’humidité appliqué en surface ou un matériau recommandé par écrit par le fabricant du revêtement de sol. C’est aussi le constructeur qui effectue les tests ASTM F1869 et ASTM F2170, les tests d’alcalinité (ASTM F3441) et le pouvoir absorbant (ASTM F3191) pour valider les conditions acceptables du substrat en béton immédiatement avant que l’installateur de revêtement de sol ne commence l’installation des produits de revêtement de sol spécifiés pour les travaux. Il peut utiliser cela comme étape critique de son projet « acceptable/non acceptable », sachant que les fabricants de revêtements de sol spécifiés ne permettront pas que leurs produits soient installés sur des substrats en béton hors tolérance. Du point de vue des poseurs : Les installateurs de revêtements de sol ont acquis une confiance et une connaissance accrues au sujet de l’état du substrat de béton avant de commencer leur travail et savent qu’ils ne seront pas tenus d’effectuer des travaux qui ne font pas partie de leurs responsabilités professionnelles. Ils effectueront un certain nombre de tests d’assurance qualité non destructifs pour repérer tout problème d’état potentiel que les tests du constructeur n’auraient peut-être pas détecté, y compris des observations continues d’un humidimètre électronique ASTM F2659 dans toute la zone d’installation et pendant la durée prévue pour l’installation. On note que l’état d’humidité des substrats en béton peut changer entre le moment où le test a été effectué et le moment où les produits de sol sont physiquement installés, ce qui peut modifier les tolérances d’humidité requises par le fabricant du revêtement de sol. L’installateur de revêtements de sol doit également considérer la réalisation de tests pour surveiller le potentiel d’humidité capillaire (ASTM D4263) et les conditions de liaison de surface (ASTM F3311). La recommandation de surveillance continue et fréquente des conditions d’humidité à l’aide de la norme ASTM F2659 en combinaison avec la norme ASTM F1869 et la norme ASTM F2170 est de réduire le risque de défaillance du revêtement de sol lié à l’humidité et de répartir la responsabilité du contrôle du risque entre les parties appropriées associées aux travaux. Les tests d’humidité selon les normes ASTM F1869 et ASTM F2170 doivent être effectués dans des conditions environnementales reflétant l’état du bâtiment en service, idéalement en utilisant le système CVC permanent. La chaleur et l’humidité du bâtiment en service doivent être établies bien avant toute activité d’essai contrôlé afin que les substrats en béton puissent atteindre une teneur en humidité d’équilibre et réduire toute possibilité de retour à des conditions d’humidité inacceptables/non conformes. AUTRES CONSIDÉRATIONS LORS DE L’INSTALLATION DE PRODUITS DE SOL SENSIBLES À L’HUMIDITÉ - Le constructeur et l’installateur de revêtements de sol peuvent prendre des mesures supplémentaires pour réduire le risque de défaillances liées à l’humidité associées aux produits de sol sensibles à l’humidité et qui peuvent être appliquées comme une « règle empirique » lors de la coordination et de la planification des travaux en utilisant les principes décrits dans le document A11 : d’utiliser du béton avec un faible rapport eau-ciment et de faibles caractéristiques de ressuage. - Prévoir suffisamment de temps pour que le béton sèche. - Adopter des mesures qui contribuent à établir un taux d’émission de vapeur d’eau et des niveaux d’humidité relative acceptables. - Installer un dispositif de coupure de capillarité adéquat sous les dalles de béton au niveau du sol et protéger les membranes contre les dommages lors de l’installation du béton provenant de perforations ou d’autres dommages. CHRONIQUE SIKA

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