VOL. 40 NO 4 52 VOL. 40 NO 4 53 PIERRE HÉBERT OCCUPE LE POSTE DE DIRECTEUR DE MARCHÉ CHEZ SIKA. IL EST RECONNU POUR SON ENTHOUSIASME EN RAISON DE SON ENGAGEMENT DANS DE NOMBREUSES ASSOCIATIONS DONT L’INTERNATIONAL CONCRETE REPAIR INSTITUTE (ICRI), L’ASSOCIATION CANADIENNE DE TERRAZZO, TUILE ET MARBRE (ACTTM), LA SECTION DE MONTRÉAL DE DEVIS CONSTRUCTION CANADA (DCC) ET LA SECTION DU QUÉBEC ET DE L’EST DE L’ONTARIO DE L’AMERICAN CONCRETE INSTITUTE (ACI). IL TRAVAILLE AUSSI AU SEIN DE PLUSIEURS COMITÉS TECHNIQUES UN PEU PARTOUT EN AMÉRIQUE DU NORD. INTRODUCTION • Tout béton émet ou contient de l’humidité sous une forme qui peut potentiellement nuire à l’installation des produits de revêtement de sol si elle n’est pas gérée adéquatement pendant le processus de construction. • Les conditions d’humidité sont responsables annuellement de centaines de millions de dollars de pertes liées aux réparations et au remplacement des produits de revêtement de sol, ainsi qu’aux coûts consécutifs associés à la perte d’utilisation des maisons, des entreprises et des institutions touchées par ce type de défaillance. • En fait, toutes les installations de produits de revêtement de sol sont susceptibles de faillir en raison de conditions humides, d’émissions de vapeur d’humidité ou d’humidité relative lorsqu’elles dépassent les tolérances autorisées indiquées par les fabricants de revêtements de sol. • Les exigences nécessaires en matière de contrôle de la température et de l’humidité doivent ainsi être respectées avant, pendant et après l’installation du revêtement de sol jusqu’à l’achèvement du projet. - Des protocoles de tests précoces programmés à intervalles réguliers tout au long de la période de construction, raisonnable- ment budgétés et capables de relever les problèmes potentiels liés à l’humidité sont nécessaires avant qu’ils ne deviennent un problème coûteux nuisant à la planification et à l’achèvement du projet. - Chaque partie associée aux activités de construction partage une part de responsabilité quant aux risques et a par le fait même la capacité de gérer dans le cadre de sa contribution au projet dans son ensemble. • Les coûts associés aux défaillances causées par l’humidité au Canada ont tendance à augmenter depuis les deux dernières décennies, ce qui entraîne des pertes substantielles pour les entreprises qui ne sont plus en mesure d’assumer les coûts engendrés par des conditions qu’elles ne contrôlent pas et dont elles ne sont pas responsables. La National Floor Covering Association (NFCA) a créé un comité d’experts (dont j’ai fait partie) issus du secteur de la construction comprenant des installateurs, des fabricants et distributeurs de revêtements de sol, des spécialistes du béton, des professionnels de la conception et des spécialistes de la documentation sur la construction. Ce comité a été chargé de cerner et de résoudre les défaillances liées à l’humidité des installations de revêtement de sol qui se produisent malgré toute la bonne volonté et les efforts soutenus de la communauté de la construction. Le résultat de ces travaux a permis de d’élaborer le document des meilleures pratiques, A11 de la NFCA, qui contient un regroupement d’informations et de connaissances expérimentales. L’accent est mis sur la nécessité d’améliorer les connaissances de la communauté de la construction et de la conception sur l’effet de l’humidité à l’état liquide (condensation) et gazeux (vapeur) sur la compatibilité entre les substrats en béton et les produits de revêtement de sol. Il s’agit aussi de partager les meilleures pratiques quant aux méthodes et aux procédures de test d’humidité afin d’aider à confirmer que les substrats en béton sèchent correctement tout au long de la construction et seront prêts pour l’installation des produits de revêtement de sol lorsque cela sera requis par le calendrier du projet du constructeur. TESTER L’INNOVATION ET NON L’INVENTION Ce qu’il faut savoir sur les différentes méthodes : ASTM F1869, une méthode d’essai standard pour mesurer le taux d’émission de vapeur d’eau d’un substrat en béton utilisant le chlorure de calcium anhydre. Cette méthode d’essai normalisée décrit la détermination du taux d’émission de vapeur d’eau des sols en béton nu au-dessous du niveau du sol, au niveau du sol et au-dessus du niveau du sol (suspendus), mesuré en tant que poids par unité de surface pendant une période de 24 heures. • Avantages : Le « test d’humidité utilisant le chlorure de calcium anhydre » a été la norme de l’industrie pour effectuer cette déterminaTESTS D’HUMIDITÉ EN VUE D’UNE INSTALLATION DE REVÊTEMENT DE SOL SUR DES SUPPORTS EN BÉTON tion et constitue un test pratique, bien établi et accepté des conditions de transfert dynamique d’humidité, et quantifie les résultats qui sont directement applicables à l’installation déclarée par le fabricant du revêtement de sol. LIMITES • La méthode d’essai standard ne peut pas être utilisée pour évaluer la vapeur d’humidité émise par le béton de gypse ou le béton contenant des granulats légers et est limitée aux cas où la différence de pression d’humidité favorise (conditions de transfert dynamique d’humidité) les émissions de la surface de la dalle vers l’espace en service et le plancher et que la surface est exempte de sels alcalins. • Les sels alcalins adsorbent l’eau, ce qui pourrait réduire artificiellement le résultat du TEVE. Cela pourrait entraîner une mesure faussement acceptable des émissions de vapeur d’eau. • Les « chapeaux » en polyéthylène peuvent être délogés (intentionnellement ou accidentellement), provoquant des conditions d’essais non scellées et une fuite de vapeur d’humidité loin du milieu de test, ce qui entraîne des mesures d’émissions de vapeur d’humidité peu fiables et peu acceptables. • Ce test ne peut pas être effectué sur des surfaces de sol en béton qui ne sont pas correctement nettoyées et préparées, ou effectué à l’emplacement d’un test précédent, ce qui peut entraîner des mesures TEVE peu fiables. • La répartition des tests peut ne pas être suffisante pour montrer les variations naturelles du TEVE sur l’ensemble de la surface de plancher. • Des conditions de transfert dynamique d’humidité doivent être présentes lorsque l’environnement intérieur du bâtiment est conditionné à ceux attendus pendant l’occupation, de préférence en utilisant le système permanent de chauffage, de ventilation et de climatisation. • Les résultats obtenus reflètent l’état de la surface du sol en béton au moment des essais et peuvent ne pas indiquer les conditions futures, ce qui justifie la réalisation d’essais aussi proches que possible des conditions d’exploitation. • Tout comme la méthode ASTM F2170, la fréquence des essais requis pour offrir un degré suffisant de confiance lors de l’installation des produits de revêtement de sol est coûteuse et peut s’avérer peu pratique pour les surfaces de sol vastes ou complexes. • Il existe un risque d’augmentation des coûts des tests et des retards (risque pour le constructeur) lorsque des tests ASTM F2170 supplémentaires deviennent nécessaires en raison de résultats inacceptables. ASTM F2170, Méthode d’essai standard pour déterminer l’humidité relative dans les dalles de sol en béton à l’aide de sondes in situ (traduction libre du titre en anglais). Cette méthode d’essai normalisée décrit les mesures du pourcentage d’humidité relative dans les dalles de béton à l’aide d’une sonde d’humidité insérée dans un trou manchonné (insert percé pour le béton durci ou insert coulé pour le béton frais). Le manchon permet de mesurer l’humidité relative à des profondeurs définies dans la dalle de béton. • Avantages : Les fabricants de revêtements de sol exigent ce test pour réduire la possibilité que des produits de revêtement de sol soient installés sur des substrats en béton présentant une humidité excessive, ce qui contribue à réduire les défaillances du système de revêtement de sol telles que la ré-émulsification de l’adhésif, le décollement des adhésifs, l’apparition de cloques et la détérioration de la finition du revêtements de sol et possiblement la croissance microbienne résultant de problèmes liés à l’humidité. LIMITES • L’essai doit être effectué lorsque les substrats en béton sont dans des conditions de température et d’humidité similaires à celles qui prévaudrait lorsque le bâtiment sera en service, et que ces conditions sont maintenues pendant au moins 48 heures avant de prendre des mesures. • L’acclimatation des substrats en béton peut nécessiter un temps supplémentaire. Lorsque les dalles en béton n’ont pas été protégées des conditions humides ou n’ont pas été maintenues constamment au chaud pendant la construction, cela peut prendre environ un mois pour chaque portion de 25 mm (environ 1 mm par jour) de l’épaisseur de la dalle avant que le béton ne soit suffisamment sec pour prendre des mesures d’humidité relative significatives. • Cet essai est généralement effectué dans les 20 % à 40 % de la portion supérieure de l’épaisseur de la dalle selon que la dalle sèche sur une seule surface ou sur les deux surfaces et ne tient pas compte des 25 mm supérieurs, qui ont la plus grande influence à savoir si les conditions d’humidité seront acceptables. • Ce test nécessite d’installer au minimum trois sondes pour les premiers 100 m2 et une sonde pour chaque 1urface similaire supplémentaire. • La fréquence des essais requis pour offrir un degré suffisant de confiance lors de l’installation des produits de revêtement de sol est coûteuse et peut s’avérer peu pratique pour les surfaces de sol vastes ou complexes. • La répartition des tests peut ne pas être suffisante pour montrer les variations naturelles de l’humidité relative sur les grandes surfaces de plancher. • L’essai ne permet pas de déterminer le potentiel de point de rosée en surface lié aux problèmes d’humidité. La détermination du point de rosée est affectée par diverses conditions du site. La condensation pourrait être présente lorsque les conditions de condensation atmosphérique et de surface ne sont pas testées. CHRONIQUE SIKA
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