VOL. 40 NO 4 28 VOL. 40 NO 4 29 CRISE FINANCIÈRE ET PANDÉMIE : DEUX TEMPS, DEUX TESTS Après à ce premier test de gestionnaire, une seconde épreuve vient redessiner le portait économique nord-américain, la bien-nommée crise financière de 2008. À cette époque, l’entreprise s’est restructurée à la suite d’un incendie ayant détruit le commerce de Templeton. Toutes les activités sont rapatriées à une même adresse, plus précisément au 613, boulevard Saint-Joseph, toujours à Gatineau. La superficie passe alors à 10 000 pieds carrés, aire à laquelle s’ajoute un entrepôt de 4 000 pieds carrés. Lorsque la crise de 2008 frappe et que l’industrie du détail écope de l’onde de choc des magouilleurs financiers états-uniens, Couvre-Plancher passe rapidement en mode proactif. M. Durivage à ce sujet : « L’idée était de couper dans les frais afin de conserver toute l’équipe en place. Il faut savoir que l’entreprise compte des employés avec 20, 25 et 30 années de service. Notre vision familiale des affaires rendait impossible l’idée de se départir de l’un d’eux. Ça n’a certainement pas été nos meilleures années, mais nous sommes passés à travers indemnes. ». Arrive ensuite cet épisode qui allait rebrasser les cartes de la gestion d’entreprise de détail, encore une fois, mais de manière beaucoup plus radicale, beaucoup plus intense, forçant souvent les gestionnaires à revoir leur stratégie de façon hebdomadaire. Michel Richard, CPA de formation et alors copropriétaire avec François Durivage, affronte la première vague de turbulences d’un marché qui ralentit, puis s’arrête presque totalement. « L’administration étant ma grande force et celle de François étant la gestion d’employés et des ventes, nous nous complétions assez bien. J’étais plutôt bien outillé pour agir en fonction des annonces gouvernementales : chômage, PCU, etc. Mon objectif a toujours été qu’aucun employé ne rate un paiement, que les paies soient déposées en temps et en heure. » M. Durivage ajoute à ces propos en termes de gestion active : « En ces temps de crise, Couvre-Plancher Suprême a su tirer parti de ses trois grands secteurs d’activité, qui sont autant de forces commerciales : le volet Assurance, qui répond aux demandes résultant de sinistres; le volet Rénovation – Résidentiel, et le volet Commercial. Ainsi, lorsque la pandémie et les confinements sont arrivés, le volet Résidentiel était naturellement immobilisé, ça ne bougeait pas. Toutefois, en vertu des règles gouvernementales instaurées, l’entreprise était en mesure de répondre aux demandes des volets Assurance et Commercial. Ce qui nous a permis de tourner, au ralenti peut-être, mais de poursuivre nos activités, d’avoir des entrées d’argent. Cela nous a aussi permis de réaliser des projets commerciaux de plus grande envergure et de resserrer des liens avec plusieurs entrepreneurs. ». En plein milieu de la crise, en 2021, François Durivage décide de se retirer et vend ses actions à Michel Richard et à deux membres de la relève, David Schreiner, directeur technique, et Sébastien Pichette, directeur des ventes. À cette époque, plusieurs commerçants indépendants décident de se lancer dans la vente en ligne de revêtements de sol, question de stimuler les ventes et de répondre à la forte demande émanant du secteur de la rénovation résidentielle. Mais M. Richard hésite pour les raisons suivantes : « Lors de nos échanges avec d’autres détaillants de notre regroupement d’achats, nous constations que plusieurs se lançaient dans les plateformes de vente en ligne. Pour Couvre-Plancher Suprême, l’achat de revêtements de sol demeure une expérience principalement humaine et sensorielle : interagir avec un représentant humain, à même de conseiller et de suggérer des solutions, toucher des textures, voir des couleurs sur place, etc. À cet effet, l’entreprise a décidé d’attendre et de constater les résultats d’une telle démarche. Au sortir de la pandémie, cela ne semble pas avoir été très profitable pour ces entreprises, surtout en rapport avec tout ce qui a été investi en temps et en argent. Reposer la question aujourd’hui serait PORTRAIT D’ENTREPRISE
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